Voici ma seconde participation à des mots, une histoire d'Olivia.
Les mots à intégrer sont semaine – surmenage – jeunesse – onomatopée – malpropre – climat – lancer – messager – grande – politique – gréément.
Je reprends les personnages d'Alexander McKellen et de sa soeur aînée, Cal.
Alexander devait se faire une raison, Cal abandonnait momentanément la cuisine pour écrire de la littérature érotique. Dire qu'il était fou de joie en apprenant le nouveau hobby de sa sœur était sans doute exagéré, cependant il se consolait en se disant ce n’était pas dangereux – moins que le saut à l’élastique. Il jubila nettement moins quand Calpurnia lui présenta les trois premiers chapitres, lui demanda de les lire et de lui donner son avis.
- Je ne lis que des bandes dessinées ou des ouvrages de décoration, lui rappela-t-il.
- J’ai besoin d’un œil neuf.
En fait, Alexander avait plutôt l’impression d’en prendre pleins les yeux. Il ponctua sa lecture de « mazette », « la vache ! » et autres onomatopées peu reluisantes. Etait-ce vraiment la même Calpurnia qu'il chambrait étant gosse pour son amour démesuré des opérettes d'André Messager ? Il posa la dernière feuille avec un soulagement évident.
- Je serai toi, j’abandonnerai : tu risques le surmenage en cumulant tant d’activités. Tu es toujours bénévole au club de lecture ?
- Je t’en prie, ne change pas de sujet ! Je travaille toute la semaine, j’ai bien le droit d’écrire le samedi et le dimanche.
- Cet ouvrage est-il compatible avec ton emploi ?
- Je travaille au ministère de la marine, je ne me présente pas à une élection. Je n’ai pas vocation à me lancer en politique.
- Lavinia et Elinor ont-elles lu ton texte ? (Note de l'auteur : Lavinia et Elinor sont les soeurs cadettes d'Alexander et Calpurnia).
- Non, je t'en réserve la primeur.
- C'est trop d'honneur.
Alexander n’avait jamais fui devant le danger. Il n’avait pas fui quand un de ses projets avaient pris l’eau, il n’avait pas fui dans des situations éminemment tragiques. Mais là, seul avec sa grande sœur, il avait envie de prendre la poudre d’escampette le plus rapidement possible, avant que le climat ne se détériore et qu’il ne soit viré comme un malpropre de son appartement.
- Je trouve que le prénom du héros n’est pas en adéquation avec le genre littéraire choisi. Jules, c’est un peu banal.
Calpurnia fit mine de réfléchir :
- Je me demande bien où j’ai trouvé ce prénom. C’est vrai, j’ai bien dû trouver l’inspiration quelque part. Ah, oui, dit-elle, les poings sur les hanches, je me souviens d’un certain Alexander, qui, dans ma jeunesse, me demandait toujours quand j’allais me trouver un Jules, voir même un César et trouvait cette remarque hilarante.
- Ensuite, ton héroïne, Isa…
- Bella était déjà pris.
- Maintenant, venons-en à leur rencontre. Ils font du jogging, dans le jardin des Tuileries, ils se cognent violemment et pour s’excuser, il l’invite à se remettre dans son duplex, à Saint-Germain-des-prés. Ils ne sont pas un peu débiles, tes héros ?
- Les personnages de littérature érotique ne sont pas aimés pour leur intelligence.
Il émit d’autres critiques, prudemment. Posséder des immeubles à Paris, Neuilly, Cannes, présider une œuvre de charité en faveur des orphelins du tiers-monde et restaurer un vieux gréement à ses heures perdues, ce n’était pas un peu trop ? Puis, vu ce qu’il faisait de ses nuits et d’une partie de ses journées, il n’était pas épuisé ?
- C’est un super héros de la couette – et si tu savais ce que j’ai lu !!!! Il aura fallu que j’attende 38 ans pour découvrir certaines pratiques, et encore, même pas dans la vie réelle. Dès que j'ai écrit les trois prochains chapitres, je te les envoie.
- Ne te presse surtout pas ! Tu n'as pas plutôt envie de te remettre à la patisserie ?
- Non ! Pas pour le moment.