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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 18:45

Mon résumé :

 

Antonio, marchand de Venise, est le meilleur ami de Bassanio. Ce dernier a besoin d'argent, aussi Antonio emprunte-t-il de l'argent à Shylock, usurier juif. Si Antonio ne paie pas, il devra donner à Shylock une livre de sa chair.

Challenge-anglais 

Antoni : challenge God save the livre.

classique-final2

Un classique par mois organisé par Cécile

 

 

 

 

 

 

Mon avis :

 

Je connais cette pièce de réputation. Deux rôles, surtout, sont connus : Shylock, l'usurier juif et Portia, aussi courageuse que son homonyme de la pièce Jules César. Il semble que ce sont ces deux rôles qui attirent les acteurs, bien plus qu'Antonio, qui donne son nom à la pièce, et Bassanio, son meilleur ami.

La cause ? Antonio est un personnage uniformément bon, lisse, généreux, prêt à mourir pour honorer sa dette. Bassanio n'a pas plus de relief, si ce n'est qu'il dépense généreusement l'argent qui n'est pas à lui pour faire la cours à Portia. N'était le danger couru par le marchand et leur amitié, ils seraient tous les deux complètement insipides. Shylock est d'une autre trempe.

Certes, il se montre odieux, cruel, abject même quand il souhaite voir sa fille morte, du moment qu'il peut récupérer les bijoux et l'argent qu'elle lui a pris pour s'enfuir avec son amoureux chrétien ou quand il est prêt à prélever lui-même cette "livre de chair" dû par Antonio, alors que Bassanio peut le rembourser. Mais sa tirade sur les souffrances endurées par les juifs est proprement bouleversante par sa justesse. Le lecteur/spectateur peut deviner derrière elle des décennies d'exclusion, de mépris, d'injustice et même si Shylock a un comportement abject, le sort qui lui est réservé ne grandit pas le tribunal de Venise.

Reste Portia, l'un des rôles les plus riches de cette pièce - avec celui, méconnu, du bouffon Lancelot. Portia passe de la jeune fille nimbée d'un aura de mystère, prisonnière des voeux de son père pour trouver un mari, au docteur travesti, ardent défenseur d'Antonio. Elle seule est de taille à se mesurer à Shylock, le doge lui-même n'a pu trouver de faille.

Le marchand de Venise, ou le triomphe de Portia.

 


 


 


 

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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 20:58

Songe.jpg

 

Mon résumé :

 

Quand le roi et la reine des Elfes se mèlent des amours des humains, quand Puck joue des tours et que d'humbles artisans se mêlent de jouer une tragédie, rien ne va plus en cette nuit de la Saint-Jean.


Challenge-anglais 

Antoni : challenge God save the livre.

classique-final2

Un classique par mois organisé par Cécile

 

 

 

 

 

 

Mon avis :

 

J'ai lu cette oeuvre de Shakespeare pour la première fois il y a une vingtaine d'années, je ne l'avais pas relu depuis. La difficulté n'est pas de comparer ce que j'avais ressenti alors et ce que je ressens maintenant, mais d'oublier des critiques lapidaires entendues ici ou là (je les nommerai : comment chroniquer une oeuvre en une phrase).

Le songe d'une nuit d'été est une oeuvre où se cotoient toutes les catégories possibles de personnages : les rois et les reines, les elfes et les fées, les citoyens, les artisans maladroits. Tous sont liés par des histoires d'amour plus ou moins heureuses, et si Thésée épouse Hippolyta, Lysandre ne peut s'unir à Hermia car son père veut la marier à Demetrius, ancien soupirant d'Héléna, qui est toujours follement amoureuse de lui. Un peu plus, et nous serions dans une tragédie racinienne, ou, pour rester dans l'époque élisabethaine, nous serions dans Roméo et Juliette. 

Mais les elfes s'en mêlent parce qu'eux aussi ont des querelles de couple, qui n'ont rien à envier à celles des humaines et qu'ils veulent faire d'une pierre deux coups : régler leur querelle et rendre heureux les humains. Si nous étions dans la comédie, je parlerai de quiproquo. Ici, je parlerai plutôt de révélateur de la fragilité des sentiments humains. Démétrius veut Hermia, mais n'a-t-il pas poursuivi Héléna précédement ? Ce n'est pas un sortilège qui fit cesser son amour alors. Ce n'est pas non plus un sortilège qui commande la violence des rapports entre les deux jeunes filles, un véritable crépâge de chignon, puis entre les deux rivaux. Elle aurait éclaté, l'enchantement n'a fait qu'accélérer les événements - n'est-ce pas aussi le propre du théâtre ?

Parlons-en, du théâtre, avec cette troupe d'artisans (même étymologie qu'artistes). Mise en abîme ? Ce serait si facile. Mise en dérision plutôt, que ses acteurs dirigés par un charpentier, lui-même mené par le bout du nez par un tisserand. Ils craignent tant de choquer le public qu'ils en viennent à démonter constamment le principe de l'illusion théâtrale. Déjà fort drôle, ils le sont plus encore lorsqu'ils sont confrontés à des événements elfiques qui les dépassent. Je ne vous parle même pas de la représentation qu'ils parviennent à donner, exhibant ce que le théâtre peut faire de plus maladroit, mais pas de pire. Comme le dit Thésée : "rien ne doit être pris en mauvaise part s'il est offert avec candeur et respect".

 

 

 

challengeQuatreSaisons

Challenge quatre saisons

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 19:26

Fantasio.jpgédition Larousse - 191 pages.

 

Mon résumé :

 

L'action se passe à Munich. Le roi doit marier sa fille, la princesse Elsbeth, au prince de Mantoue afin d'éviter une guerre. La ville est en liesse. Toute la ville ? Non. Fantasio promène son mal de vivre. Endetté, il saisit une opportunité et devient bouffon du roi.

 

 

Un classique par mois organisé par Cécile

 

classique-final2

 

Mon avis :

 

Le théâtre de Musset n'était pas destiné à être joué car après un échec retentissant, Musset ne destinait plus ses oeuvres à la scène. Pourtant, Fantasio s'inscrit dans une tradition théâtrale très précise, pour mieux s'en jour.

 

D'abord, la règle des trois unités est quasiment respectée. L'action dure vingt-quatre heures tout au plus, et s'articule autour d'une seule question : la princesse épousera-t-elle le prince ? Seule l'unité de lieu est un peu bousculée, mais pas plus que ne l'avait fait Corneille dans Le Cid : toute l'action a lieu à Munich.Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, personne ne s'oppose au mariage et même si la princesse est malheureuse, même si son père, un roi bourgeois, lui demande son accord, elle se sacrifie à la raison d'état pour éviter une guerre. Pour cette intrigue, Musset s'est fortement inspiré du mariage entre Louise d'Orléans et Léopold de Belgique (pour l'histoire, leur fille Charlotte deviendra la belle-soeur de François-Joseph).

 

Si dans les comédies de Molière, l'obstacle était extérieur, dans cette comédie de Musset, il est intérieur. Si Elsbeth est un personnage de tragédie, son fiancé, tout prince qu'il fut, est un personnage de comédie. Il a trop lu, trop consommé d'ouvrage romanesque, et décide de se travestir pour gagner le coeur de sa belle princesse. Le stratagème peut fonctionner quand on est un héros de Marivaux, tendre et subtil. Quand on est le prince de Mantoue et que l'on est bien moins intelligent que le cheval que l'on monte....

 

Et Fantasio, me direz-vous ? Fantasio est un enfant du Siècle, revenu de tout. Il n'apparaît qu'à la seconde scène, et comme tous les vrais héros, il a droit à une entrée retardée, alors que tous ses amis sont déjà en place. Rien ne semble pouvoir le retenir et s'il devient bouffon (clin d'oeil au Roi s'amuse de Victor Hugo ?), ce ne sera que pour un temps. De même, sa dernière scène n'est pas sans me rappeler l'une des scènes de l'Illusion comique.

 

Comédie qui finit mal ou drame qui finit bien ? Récriture de l'histoire ou parodie d'oeuvres connus ? Fantasio est tout cela à la fois. Cette oeuvre courte mérite d'être lue et relue.

 

chateau-baviere


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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 13:30

numérisation0001Edition GF - Flammarion - p. 106 à 208.

 

Circonstance de lecture :

 

Entre deux soins à des chats malades, tout comme la rédaction de ce billet.

J'avais vu jouer cette pièce à la Comédie-Française, et la mise en scène ne m'avait guère plue, trop avant-gardiste. Par contre, je n'avais jamais lu la pièce, même avant de voir le ballet de Stuttgart interprêté le ballet éponyme de John Cranko. L'oubli est aujourd'hui réparé.


Mon résumé :

 

Le seigneur Batista a deux filles. La cadette, Bianca, est douce comme une colombe. L'aînée, Catharina, tient plus du porc-épic. Pourtant, il lui faut marier l'aînée avant de songer à pourvoir la cadette. Qui serait assez fou pour épouser Cathau ? Peut-être Petrucchio.

 

Mon avis :

 

La mégère apprivoisée est une farce, proche des Joyeuses commères de Windsor bien que l'action se passe en Italie. Catharina se désole de ne pas être mariée, ou plutôt fulmine de voir sa soeur sur le point d'être mariée alors qu'elle, l'aînée, ne l'est pas encore. Pourtant, elle fait fuir les prétendants, et même toute personne qui l'approche, à une vitesse confondante, que ce soit un professeur de luth ou un domestique. Elle n'hésite pas à frapper, en coulisses ou sur scène, adoptant un comportement presque masculin (la mise en scène de la Comédie-Française l'habillait même en homme). Aurait-elle voulu être un garçon ? Sans doute pas  : son discours final laisse à entendre qu'elle souhaitait être l'égal d'un homme sans en avoir les responsabilités, sans non plus avoir essayé. N'est pas Viola qui veut (un de mes personnages préférés) mais la jeune héroïne de La nuit des rois n'avait guère le choix.


Connait-on vraiment cette pièce ? Je ne le pense pas. La mégère apprivoisée est avant tout une mise en abîme : un noble se joue de Sly, un mendiant, et lui fait croire que depuis quinze ans, il a perdu la raison et est en fait un aristocrate. Pour le divertire, une troupe joue cette pièce de théâtre, dans laquelle la mégère apprivoisée n'a pas une si grande place. En effet, l'intrigue entre Petrucchio et Catharina est relativement brève et simple. Le mariage est rapidement conclu (en deux actes) et le "dressage" de la belle est rapide - quelques scènes suffiront pour que son mari vienne à bout de la tigresse. Le sujet faisait beaucoup rire à l'époque, il ne m'a pas fait vraiment rire car la maltraitance de Catharina est bien réelle, et les techniques utilisées par son tortionnaire de mari n'ont guère évolué : privation de sommeil et de nourriture sont deux principes de torture inamovible. N'était ce fameux discours final, j'aimerai à croire que Catharina se soumet et n'en pense pas moins. Qui sait ?


Bianca est souvent oubliée, pourtant c'est autour d'elle que tourne l'intrigue secondaire, de loin beaucoup plus compliquée. Bianca a trois prétendants, qu'elle accueille avec toute la soumission voulue. Pour la conquérir, ils ne vont pas hésiter à introduire un espion sur place (Batista ne cherche-t-il pas des professeurs pour instruire ses filles ?) voir même à se travestir en maître de musique pour approcher de plus prêt la belle. Entre péripéties et quiproquo, c'est Lucentio qui emporte la main de Bianca grâce à son ingéniosité et à son audace : il a réussi à évincer ses rivaux de belle manière. Cependant, le grand vainqueur est le tempétueux Pétrucchio : s'il a transformé Catharina, Lucentio découvre rapidement que la douce colombe est une mégère en puissance. Il ne faut pas se fier aux apparences.

 

 

Challenge-anglaisAntoni : challenge God save the livre.

classique-final2

Un classique par mois organisé par Cécile

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 16:03

moliere-1318954748

Quatrième de couverture :

 

Adraste peut aussi compter sur son valet. Il aime la belle Isidore et doit redoubler d'efforts pour la soustraire à celui qui veut l'épouser.

 

Mon avis : 


Le Sicilien est une courte pièce de Molière : un acte, vingt scènes et tout de même trois intermèdes musicaux. Cette œuvre a été créée pour la troisième version du Ballet des muses en février 1667. Ce ballet – les spectacles se déroulèrent sur une durée de deux mois – célébrait la fin du deuil de la reine mère Anne d’Autriche mais aussi la puissance du règne de Louis XIV.

 

Etant donné la durée des divertissements, il me paraît très difficile de la représenter dans qu'ils soient interprêtés. Je n'ose pas non plus imaginer une mise en scène dans laquelle les chants seraient massacrés (j'ai une certaine mise en scène du Bourgeois gentilhomme en tête). Le but de cette pièce est clairement le divertissement, l’exotisme. L’action ne se passe pas en France, mais en Sicile, ce qui explique le tempérament excessif et jaloux de Dom Pèdre – un français ne se comporterait pas ainsi. Un français ne proposerait pas non plus de faire tuer un offenseur, il le provoquerait en duel - les français sont hommes d'honneur.

 

Si la pièce n’est pas la plus originale qu’ait écrite Molière, je me suis amusée à retrouver des personnages, des situations, que Molière développera dans des œuvres ultérieures. La jalousie de Dom Pèdre préfigure celle de George Dandin, et Isidore gratifie son geôlier d’un discours sur la liberté des femmes qui trouvera des échos dans celui que tiendra Angélique devant Dandin. Hali se vante de ses fourberies, comme Scapin, et c’est par le biais des arts qu’Adraste, métamorphosé en peintre, approchera la belle Isidore, c’est par les chansons qu’il lui dira son amour, tout comme Cléante, devenu maître de musique, dévoilera ses sentiments à Angélique dans Le malade imaginaire. Enfermer sa belle, fut-elle une ancienne esclave, n'est pas le meilleur moyen de se faire aimer d'elle (n'est-ce pas, Arnolphe ?), et même si Isidore et Adraste ne se sont d'abord aimés que des yeux, Adraste a su se faire aimer, lui. Il a même su, avec la complicité d'Hali, organisé un stratagème pour soustraire la belle à son geolier. Figaro, un siècle plus tard, ne fera pas mieux.

 

Je vous quitterai sur cette citation d'Adraste :

"Les Français excellent toujours dans toutes les choses qu'ils font".


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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 10:09

Pygmalion.jpg

Éditions L'Arche - 165 pages.

 

Quatrième de couverture :

 

La différence entre une lady et une vendeuse de fleurs n'est pas dans ma manière dont elles se conduisent mais dans la manière dont elles sont traitées.

 

 Challenge Nobel

 

Mon avis :

 

Le film My fair Lady est connu (j'ai l'impression d'écrire une lapalissade) mais qui lit encore l'oeuvre originale de George Bernard Shaw, Pygmalion, écrite en 1941 ? J'avais envie de découvrir ce texte, sans trop d'a-priori (je n'ai pas vu le film depuis très longtemps).

 

Le mythe de Pygmalion est à l'origine un sculpteur qui trouve son oeuvre si belle qu'il est incapable d'aimer une femme de chair et supplie les dieux de rendre vivante sa statue - il sera exaucé. Ici, nous n'avons pas un mais deux Pygmalions, deux hommes qui, au premier acte, se cherchaient et se sont bien trouvés. D'un côté, nous avons le colonel Pickering, auteur du sanskrit parlé, et vieux garçon, de l'autre, nous avons Henry Higgins, auteur de l'Alphabet universel de Higgins, aussi sensible aux sentiments des autres que peu l'être un bélier en train d'enfoncer une porte. Vieux garçon également, il est le désespoir de sa charmante maman : elle ne parvient ni à le marier, ni à changer ses manières qui font fuir définitivement ses invités s'il a le malheur d'être présent.

 

Ces deux hommes font un pari : transformer une vendeuse de fleurs, Eliza Doolittle, à l'accent cockney très prononcé, en véritable duchesse. Cela n'a l'air de rien, pourtant les enjeux de ce pari sont une satire évidente de la société anglaise. L'accent de chaque personnage définit immédiatement à quelle catégorie sociale il appartient, de quelle région il est originaire et peu importe les mérites de cette personne. Je me suis rendue compte à cette lecture à quelle point la société anglaise avait crée un clivage entre les différentes classes sociales et comme les préjugés ont la vie dure. En effet, s'il est possible de gravir l'échelle sociale - ce que fait monsieur Doolittle, le père d'Eliza, il est impossible, une fois que l'on est à son sommet, de se rabaisser à des tâches subalternes. Ainsi, madame Eynsford Hill, issue du meilleur des mondes, ne peut même pas travailler pour subvenir à ses besoins, ne peut non plus envisager que ses enfants puissent trouver une position sociale équivalente à ce qu'elle était, avant qu'ils soient ruinés. Il ne leur reste plus que la possibilité de faire un beau mariage, avec un(e) riche héritier(e) afin de redorer leur blason. De même, que deviendra Eliza, après la réussite de l'expérience ?

 

Higgins, dans son égoïsme, ne se pose pas la question. Ce n'est pas tant qu'il soit imbu de lui-même, c'est qu'il n'a pas acquis la maturité nécessaire pour prendre en compte dans ses raisonnements quelqu'un d'autre que lui-même. Le colonel Pickering, un peu plus sensible que lui (juste un peu) ne se questionne guère plus. Tous deux ont oublié qu'ils travaillaient avec une jeune femme, qu'ils n'ont pas ménagé, même s'ils ont prévu quelques chocolats en récompense, et que celle-ci ne rentrerait pas gentiment dans sa chambre après le pari. Higgins a beau dire "le grand secret Eliza, ce 'n'est pas d'avoir de mauvaises manières, ou de bonnes manières, ou toute espèce possible de manières, mais d'avoir les mêmes manières avec toute créature humaine", il a beau avoir qu'elle lui manquerait, Eliza a repris l'indépendance qu'elle avait avant de le connaître - la maîtrise de l'anglais et les bonnes manières en plus.

 

Eliza reviendra-t-elle ? Si vous souhaitez le savoir, lisez le dénouement que propose l'auteur  "pour les imaginations affaiblies" . Challenge-irlandais                         

 

 

 

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 10:24

medecin-volant.jpgTitre : Le médecin volant.

Auteur : Molère.

Editeur GF Flammarion - étonnants classiques.

pièce inclus entre les pages 59 et 81.

 

Quatrième de couverture :

 

Lucile aime Valère et en est aimée. Mais son père veut la marier à un autre. La jeune femme joue la malade, espérant trouver un docteur complaisant qui lui conseille de s'installer au grand air ; là, son amant pourra la rejoindre. C'est Sganarelle, valet de Valère, qui devient médecin malgré lui.

 

Mon avis :

 

La quatrième de couverture oriente déjà l'interprétation de la pièce et la rattache à l'une des comédies les plus connues de Molière. J'ai envie de dire que c'est un peu facile, d'autant plus que Le médecin volant est une farce plus qu'une comédie. La pièce est brève (en un acte, tout est joué), les personnages sont peu nombreux et sont reliés soit par leur lien de parenté, soit par leur servitude, au point que Sabine, nièce de Gorgibus, joue davantage le rôle d'une soubrette (c'est elle qui a l'idée du stratagème pour éviter un mariage forcé à Lucile) que d'une parente aisée. Le comique est trivial, entre un comique de langue très marqué (ah ! le latin de cuisine) et un comique de geste bien présent (la consultation...).

 

Sganarelle, grâce à sa fourberie, fera le bonheur de Valère, son maître, et de Lucile, quasiment aussi muette que l'héroïne du Médecin magré lui (uniques répliques : Oui, monsieur) en prenant autant de risques que Scapin : les coups de bâtons ou la pendaison.  Il joue véritablement, plus proche de l'acrobate que de la composition pure et simple. Face à lui, nous trouvons Gorgibus, un bon bourgeois très naïf, qu'il n'a eu aucun mal à duper et son ami l'avocat, tout aussi naïf et très imbu de sa personne.

 

Le médecin volantest une pièce facile à lire, qui préfigure les grandes comédies de Molière. Elle plaît beaucoup aux élèves, ce qui ne gâte rien. 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 19:37

FF_CID.jpgTitre :Le Cid.

Auteur : Pierre Corneille

Editeur :GF-Flammarion.

Nombre de pages : 189.

 

Cette édition comprend un dossier qui revient sur la querelle du Cid et qui comporte un groupement de textes sur le duel.

 

Quatrième de couverture :

 

"Rodrigue, as-tu du coeur ?" Par cette question,Don Diègue éprouve le courage de son fils avant de lui demander d'affronter en duel le Comte de Gormas, qui l'a giflé.

S'il tue le Comte, Rodrigue sauve son honneur mais perd son amour - la belle Chimène, fille de l'offenseur.

Au moment de sa création, en 1637, l'oeuvre suscite les passions les plus vives. Les rivaux de Corneille attaquent la pièce, dénoncent ses invraisemblances et crient au plagiat. Mais déjà "tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue". Depuis, Le Cid n'a cessé d'être joué.

 

Mon avis :

 

J'ai redécouvert le Cid véritablement lorsque je l'ai vu jouer à la Comédie-Française en 2006. Je relis cette oeuvre aujourd'hui, parce que je la fais étudier à mes élèves (ou plutôt j'essaie...), alors pourquoi ne pas l'inclure dans le Challenge  Tous au théâtre ? 

 

Tout avait pourtant bien commencé : Chimène et Rodrigue s'aiment, Rodrigue va demander Chimène en mariage, après que le roi a choisi un gouverneur pour son fils. Leur amour et leur avenir sont compromis, à cause de l'orgueil démesuré et du tempérament colérique du comte de Gormas, le père de Chimène. Il n'a pas supporté de ne pas devenir le gouverneur du Prince, donc il humilie son rival, d'abord par ses paroles, ensuite par ses actes. A travers Don Diègue, c'est le roi lui-même qu'il remet en cause. Il n'est pas anodin de constater qu'il est nommé par son titre, alors que Don Diègue l'est par son nom. L'un défie le pouvoir royal, à chacune de ses apparitions, l'autre se soumet aux décisions du roi. Difficile de ne pas voir une transposition de la cour de Louis XIII, et de son indiscipline. Don Fernand, dans des vers d'une grande beauté, rappelle le devoir des rois, et aussi celui de ses sujets, et surtout, le met en application à chacune de ses apparitions. Vous l'aurez compris, il reste mon personnage préféré.

 

Les duels ponctuent l'action. Les duels sanglants, entre Rodrigue et le Comte, puis entre Rodrigue et Don Sanche. La bienséance interdisait leur représentation ?  Qu'à cela ne tienne : nous avons deux superbes joutes verbales d'abord entre le Comte et Don Diègue, ensuite entre le Comte et Rodrigue.  

 

Tout comme Rodrigue a vengé son père, Chimène doit venger le sien - dès qu'elle est libérée du poids de cet honneur trop lourd, elle n'hésite pas à clamer son amour pour Rodrigue, son désespoir face à sa mort supposée et sa haine face à Don Sanche. Pourtant, celui-ci respecte scrupuleusement le même code de l'honneur qu'elle - l'aurait-il respecté s'il ne l'avait pas aimé ?

 

Tout se terminera presque bien. Mais par quelles épreuves ses deux tout jeunes gens ne seront-ils pas passés, avant de se retrouver ?

 

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 16:20

contrebasse.jpg

 

Titre : La Contrebasse.

Auteur : Patrick Süskind.

Editeur : Le livre de poche.

Nombre de pages : 92.

 

Quatrième de couverture :

 

La contrebasse est l’instrument le plus gros, le plus puissant et le plus indispensable de l’orchestre, le plus beau aussi, dit d’abord le contrebassiste. Mais bientôt l’éloge pompeux laisse affleurer les frustrations et les rancœurs du musicien et de l’homme. Et peu à peu la haine d’abord refoulée de cette encombrante compagne s’exprime, se déchaîne et explose jusqu’à la folie…Un monologue tragique et drôle, par l’auteur de Parfum.

 

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Mon avis :

 

Mon premier souvenir de cette pièce de théâtre est un extrait de la prestation de Jacques Villeret dans cette œuvre, vu au journal télévisé. Il m’aura donc fallu de nombreuses années avant que je découvre cette œuvre dans son intégralité.

 

Cette pièce tranche avec nos habitudes théâtrales. En effet, le contrebassiste est seul sur scène, et doit interpréter ce monologue. Faisant fi du principe de double énonciation que je serine à mes élèves, il s’adresse directement aux spectateurs. Il lui livre son amour pour son instrument. Pédagogue, il explique son histoire, le rôle de son instrument dans l’orchestre, il évoque les œuvres qui lui sont consacrées. La contrebasse est littéralement un second personnage. Omniprésente sur scène mais surtout dans la vie de son instrumentiste, elle monopolise l’attention.

 

Peu à peu, l’amour fait place à la rancœur et aux frustrations. Il faut dire que les nombreuses gorgées de bière, si elles permettent à l’acteur de se réhydrater, lèvent peu à peu les inhibitions du contrebassiste. Etouffé par son lien étroit avec la contrebasse, il convoque dans son appartement la ville, ses voisins, l’orchestre et la cantatrice dont il est amoureux en secret.

 

La contrebasse est une véritable performance théâtrale.

 

Cet article participe au challenge

 

53918100

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 11:31

 

parents-terribles.gifTitre : Les parents terribles.

Auteur :Jean Cocteau.

Editeur : Folio.

Nombre de pages : 179.

 

 Mon résumé :

 

Yvonne, la quarantaine, est extrêmement inquiète : son fils unique Michel, qu'elle idolâtre, n'est pas rentré de la nuit. Sa soeur Léoa beau la rassurer, rien n'y fait. Et si Michel était tombé amoureux ? Ce sera abominable pour Yvonne, qui ne supporterait pas que son fils lui échappe.

 

Mon avis  :  

 

Je ne connaissais l'oeuvre de Jean Cocteau qu'à travers le film La belle et la bête. Voici donc ma première lecture d'une "poésie de théâtre" de Jean Cocteau.

 

L'intrigue pourrait de prime abord faire penser à une banale pièce de boulevard : Michel est amoureux de Madelaine, qui est aussi entretenue par Georges, le père de Michel. Le décor lui-même, très réaliste, se raccroche à cet univers : une chambre en désordre, des portes qui claquent sans arrêt. Sauf que Jean Cocteau va se servir de ces codes pour nous raconter une tragédie moderne.

 

Terribles, ses parents ? Oui, ils méritent bien cet adjectif et forment une curieuse famille. Le père, Georges, est un doux rêveur, il est entièrement dominé par les caprices de sa femme, Yvonne. Diabétique, elle est victime de malaises fréquents, qui lui permettent de maintenir ses proches sous sa coup. Égoïste ? Les faits qui le prouvent sont nombreux. Yvonne et sa famille vivent au crochet de Léo bien qu'elle ait été autrefois la fiancée de Georges, qui lui a préféré sa soeur sans autre forme de procès. Léo est la pièce maîtresse de cette oeuvre. Ces différentrs volte-face sont autant de coups de théâtre qui vont bouleverser l'intrigue et précipiter le dénouement. Michel, le fils, est le personnage principal, parce qu'il est omniprésent. Les personnages parlent de lui, pensent à lui, s'inquiètent pour lui, et savoir qui va s'approprier Michel est l'enjeu majeur de cette pièce.

 

 Le but de ces parents est de ne pas faire entrer d'éléments étrangers, ou du moins incontrôlables, dans leur désordre. Madelaine a beau être une jeune fille entretenue, elle a un travail (elle est relieuse), elle serait très capable de se débrouiller seule. C'est par un chantage sordide, qui n'est pas sans rappeler La dame aux camélias d'Alexandre Dumas Fils, qu'elle va être écartée. C'est par un  désir de vengeance, camouflé sous une volonté altruiste, qu'elle va à nouveau être réintroduite dans la famille, et précipiter la tragédie.

 

Cette oeuvre participe au Challenge Tous au théâtre. 53918100.jpg

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