Moloch de Thierry Jonquet
Edition Folio - 428 pages.
Circonstance d'écriture :
Ce billet a presque trois ans. Il a été posté sur le forum Partage-Lecture, à la suite d'une lecture commune. J'ai lu ce livre avec Francine et Laetitia, deux autres membres du forum. Je garde un très bon souvenir de ces moments partagés.
Quatrième de couverture :
Une maisonnette d’apparence banale, dressée au fond d’un terrain vague. Et toute une équipe de police hébétée, certains pleurant, d’autres hagards, la gorge nouée par le dégoût, la colère ou la
honte, tous à songer à ce qu’ils avaient fait une demi-heure plus tôt avant qu’on ne les appelle, avant de traverser cette ruelle labourée par les pelleteuses, avant de s’approcher de ce pavillon
et d’en franchir la porte. Avant. Car rien ne serait plus jamais pareil.
Mon avis (octobre 2009) :
J’ai eu du mal à entrer dans le livre, trop dur, auscultant de très près toutes les misères sociales, qui touchent tous les niveaux de la société sans exception. Deux enquêtes, aussi prenantes et
poignantes l’une que l’autre sont racontées avec une précision toute clinique, parfois extrêmement dérangeante. Rien ne nous est épargné de la bassesse humain : meurtres d’enfants, pédophilie,
torture, automutilation, prostitution enfantine, inceste, suicide, crimes de guerre. Rien ne nous est épargné de la misère humaine. La solitude des personnages, que rien ne peut combler, est
frappante. Seuls Choukroun, entouré par une famille traditionaliste et aimante, et Dimeglio, dépassé par la crise d’adolescence de ses enfants, font exception à la règle.
Cette noirceur ne doit pas me faire oublier les qualités de ce roman, en premier lieu, l’écriture, qui est soignée et précise. J’ai aussi beaucoup aimé la personnalité de l’enquêteur, Rovère, qui
fait face, mène son enquête avec pugnacité en dépit d’une vie de famille partie en lambeaux.
La lecture de ce roman fut néanmoins tellement éprouvante que je n’ai pas eu envie de lire un autre roman de Thierry Jonquet.